La guerre des pantoufles aura lieu

Publié le par Nectaire Tempion

Pourquoi pas ? Il y eut bien une guerre des vaches, entre deux villages belges, et une guerre du poulet, entre deux grandes puissances.

Le front des pantoufles était quelque peu endormi. « A l’est, rien de nouveau », aimait à dire l’ambassadeur saxon près le basileus, pour faire croire qu’il avait des lettres, en flattant ses longues moustaches. Récemment, les Verts avaient triomphé sur l’hippodrome. Les Daltoniens qui, à les en croire, ne voyaient pas de différence entre Verts et Rouges, s’étaient répandus comme à l’accoutumée en violences urbaines. Le train-train quotidien.

Et puis, coup de tonnerre. Les Helvètes, peuplade retranchée dans ses montagnes, se réunirent derrière leurs chefs, surnommés Fais-pas-chier, Ya-pas-le-feu-au-lac et Y-en-a-point-comme-nous. Le glaive dans le poing gauche, ils votèrent de la main droite l’abolition de la peine de mort par le pal. Désormais les criminels seraient pendus.

Dans les sables de l’Arabie, cet abandon de l’exécution halâl ne surprit pas les mahométans, car ces Helvètes, à ce qu’on croyait savoir, ne craignaient point Dieu : ils adoraient le veau d’or.

Mais à Constantinople, ce fut la consternation : tandis que les hiérarques poussaient des cris d’orfraie, car ils étaient babouchodules, le peuple murmurait, car il était babouchoclaste. Dans une dépêche à son roi, l’ambassadeur des Francs, dont la capitale etait Tournai, écrivit, on le sut par les indiscrétions habituelles, que les Byzantins étaient « en foufelle ».

L’évêque de Rome, toujours prompt à rappeler à la discipline ceux qui contestaient son autorité, en profita pour décréter que seule la mule du pape devait être baisée, toute autre pantoufle ne méritant ni excès d’honneur ni indignité, mais une sereine indifférence.

Babouchodules et babouchomaques tombèrent d’accord pour vouer l’église latine aux gémonies, sans pour autant cesser de se traiter mutuellement de fascistes.

Ça finira mal.

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