Les muséolâtres me plongent dans la consternation

Publié le par Nectaire Tempion

Je conçois que les béotiens désirent être débarrassés des vieilleries. Loin !  Mais si, comme disent les rustres, elles ont « de la valeur », on perdrait du pognon en les foutant à la décharge publique. Alors, au musée (qui coûte, lui aussi, du pognon) !

Mais que penser d’un muséolâtre qui manifeste de l’intérêt pour les meubles corporels anciens, beaux, rares, curieux ? S’il est conservateur, il les ordonne aux fins de sa carrière, mais s’il appartient à la classe humiliée des administrés… La mise au musée est à leur cadre de vie ce que la censure est à la presse, et l’impôt au pouvoir d’achat des contribuables. Plus les fonctionnaires en mettent au musée, moins il en reste partout ailleurs. Et plus le père Soupe en retient en France, moins on en évacue, alors que le pays de la douceur de vivre, c’était avant 1789. Que peut-on encore espérer, sinon voter avec les pieds, et un maximum d’impedimenta ?

Je lis « La Tribune de l’Art », site dont le maître ne jure que par l’appropriation bureaucratique des objets. Pourtant, il est amateur, puisque le vandalisme, notamment édilitaire, le révulse.

Autre cas. Une exquise montre du XVII° siècle vient d’être vendue à Morlaix. L’expert a jugé qu’elle avait sa place au Louvre. La Victoire de Samothrace, en haut d’un escalier, si l’on veut. Mais cette minuscule merveille, sûrement pas. Sa place est dans un petit tiroir, le tiroir dans un joli cabinet de l’époque, et le cabinet dans le logis d’un connaisseur.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article