Sur le "Piss-Christ"

Publié le par Nectaire Tempion

Si l’artiste avait remplacé l’urine, qui assure la valeur de l’œuvre, par une bière de faible degré, éventée de surcroît, seuls de fins connaisseurs eussent, sur photo, discerné la différence, et pourtant il se fût agi, non d’un « Piss-Christ », mais d’un « Pils-Christ ».

Moi-même, je songe à emballer le produit de ma digestion et à proposer le tout à une galerie spécialisée, dans l’espoir qu’un nouveau riche l’achètera très cher.

Je suis donc un artiste aussi porain qu’un autre.

Ce n’est pas sans ennui que je pontifie sur « La mort de Sardanapale », de Delacroix, qui me fait penser à des ravioli à la sauce tomate, sur les grandes machines consciencieuses, mais ridicules, des pompiers, les papillotements divisionnistes, que je ne déteste pas, et les beuglements fauves, qui me les brisent menu. Passé l’urinoir de Duchamp, je me tais. RAB.

Sauf pour promouvoir ma propre merdre, de par ma chandelle verte.

Provocation, en guise de conclusion : la civilisation n’a pas pris fin en 1789. Cette date marque seulement le point de départ d’une décadence qui s’est brutalement aggravée à partir de 1914.

Post-scriptum : « Je vous emmerde ». Ne vous y trompez pas, bourgeois : c’est une citation du comte Jean d’Ormesson, de l’Académie française, dont j’apprécie la propension à se foutre aimablement du monde.

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