Une institution d'un autre temps
Le Parlement.
Point n’est besoin de rappeler l’évolution du régime politique anglais, que tout le monde a étudié dans ses grandes lignes, en première année de droit, puis, plus précisément, en docto, ou à Sciences po. Très brièvement, remonter au XIII° siècle serait mystifiant, au XVIII°, pertinent.
En France, un parlement bicaméral apparaît dans la Charte de 1814. Sous la III°, combiné au suffrage universel (1848), le parlementarisme triomphe. Mais la Grande Guerre ne lui réussit pas. Après une victoire plus coûteuse que bien des défaites, il a cessé d’être moderne. Deux phénomènes le périment : le sport, la dictature ; tous deux, certes, antérieurs à 1914 ; mais, associés, ils montent en puissance, tandis que le parlementarisme est perçu comme gérontocratique, bourgeois, ventru, bref, peu performant.
De nos jours, le Sénilat a cessé d’être la chambre d’agriculture : c’est une maison de retraite. Je m’y verrais très bien ; sinon, à supprimer.
Quant à l’Assemblée nationale, quelques ténors y tiennent le crachoir. Renvoyons les autres à leurs chères études !
Et la représentation du peuple, alors ?
Facile : la représentation proportionnelle nationale n’a pas été inventée pour les chiens : elle assure le recrutement des députés européens.
Pour réduire l’Assemblée nationale à une poignée de dirigeants, dont l’influence serait préservée, voire accrue, on pourrait faire voter le corps électoral, non sur des listes, mais sur des têtes de liste : 100.000 voix, une part de décision, 10.000.000 de voix, cent parts de décision. Les restes au plus fort reste.
On connaît le poids des chefs de parti, en Belgique ; ce seraient des chefs de parti.
Ils se réuniraient, non dans l’hémicycle, mais dans une salle à manger, après un apéro-négociation, et voteraient au dessert, au prorata de leurs parts.
Ce serait plus efficace et moins onéreux.
Le succès de la primaire socialiste va dans le même sens.