La guerre du Golfe

Publié le par Nectaire Tempion

Saddam ne s’y attendait pas. Qui avait prêté main-forte au roi Farouk, au bey de Tunis, à Fayçal II d’Irak, massacré avec sa famille et son premier ministre, au roi Idris de Libye, à l’imam zaïdite du Yemen, au sultan de Zanzibar, au roi d’Afghanistan, au sultan des Maldives ? Aucun exemple depuis qu’en 1953, la C.I.A. avait mis hors d’état de nuire un certain Mossadegh, qui avait, non seulement déposé le chah (un héritier de première génération), mais encore nationalisé, en cheville avec les Soviétiques, les pétroles américains et britanniques d’Iran. Il y avait aussi du pétrole dans l’Irak hachémite et la Libye sénoussie, mais les Américains ont mis des années à bouger.

Bush père ne s’était pas opposé d’emblée à l’annexion du Koweit. Sa première réaction avait été une mise en garde : que cela ne s’étende pas à l’Arabie Séoudite. Mais, dans son malheur, l’émir avait conservé le contrôle d’énormes liquidités sur la place de Londres. Il a libéré sa principauté à coups de carnet de chèque. Dans la classe politique et médiatique française, pourtant ennemie des rois, seuls les citoyens Chevènement et Le Pen prirent parti pour le parvenu contre l’aristocrate. Les autres dirent, comme à l’école maternelle : “ C’est Saddam qui a commencé ”.

Bush père avait comparé Saddam à Hitler, et formellement promis de le renverser. Il avait incité les Kurdes et les chiites d’Iraq à se soulever, ce qu’ils firent. Mais il ne leva pas le petit doigt pour empêcher la Garde Républicaine, élite de l’armée saddamite, qui n’avait pas donné pendant le conflit, d’en faire de la chair à pâté.

Il appartenait à son fils de payer l’ardoise : ce fut la guerre d’Irak. Somme toute, il a rempli une obligation naturelle.

 

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